Mordecai Richler

1934 - 1935
5431 de l'Esplanade

À n’en pas douter, Mordecai Richler (1931-2001) est l’écrivain le plus iconique qui est issu de la communauté juive de Montréal. Un « garçon de la rue Saint-Urbain » dès sa naissance, Richler est né dans une famille défavorisée du ghetto juif de Montréal qui comptait néanmoins parmi ses membres le rabbin Yudel Rosenberg, un leader religieux et un érudit influent qui était aussi son grand-père maternel. Aussi le statut d’« auteur juif le plus réputé et le plus célébré de Montréal » que l’on a attribué à Richler est-il ironique, en raison de la relation tendue qu’il a entretenue avec la communauté juive et des portraits mordants qu’il a brossés de celle-ci. Dans l’ensemble de son œuvre (celle-ci se compose d’une douzaine de romans, de scénarios et d’essais), Richler a exploré ce que signifie être un Juif qui grandit dans le monde étroitement tissé, isolé, souvent pauvre et majoritairement immigrant du quartier de la rue Saint-Urbain et de la Main. De manière générale, ses textes fournissent une étude sans pareil de la vie propre à cette communauté; en ce sens, ils permettent d’observer son passé à la fois unique et dynamique.

En 1948, Richler a gradué de la Baron Byng High School, où il était le président de sa classe, puis il a abandonné les études qu’il avait amorcées au Sir George Williams College (aujourd’hui l’Université Concordia). Au début des années 1950, il a vécu en France et en Espagne durant une brève période avant de s’installer à Londres, où il a vécu pendant plus de quinze ans, avant de revenir à Montréal en 1972 parce qu’il était troublé à l’idée d’« être éloigné depuis si longtemps des racines de son mécontentement ». Jusqu’à sa mort survenue en 2001 des suites d’un cancer, Richler est demeuré à Montréal, où il a continué d’écrire et de publier sur des sujets aussi variés que les sports, le voyage et, plus controversé, le séparatisme québécois.

De nos jours, Richler survit à travers certaines œuvres de fiction très connues, en particulier L’apprentissage de Duddy Krativz (The Apprenticeship of Duddy Kravitz, 1959), Le cavalier Saint-Urbain (St. Urbain’s Horseman, 1971) et Le monde de Barney (Barney’s Version, 1997). L’auteur survit également à travers l’héritage de la communauté juive de Montréal, dont son œuvre et son travail ne peuvent être dissociées. Richler a décrit et défini cette communauté dans le Canada et dans le monde entier et, en retour, la communauté elle-même l’a défini.

Par Richard Kreitner, traduit par Chantal Ringuet.

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Mordecai Richler's Homecoming - CBC Digital Archives

Sources

Foran, Charles. Mordecai: The Life & Times. Toronto: A.A. Knopf Canada, 2010.

Reinhold Kramer. Mordecai Richler: Leaving St. Urbain, Montreal/Kingston: McGill/Queen’s University Press, 2008.

Mordecai Richler. Mordecai Richler Was Here: Selected Writings, dans Jonathan Webb (dir.), Toronto,: Madison Press Books, 1996.

M. G. Vassenji. Mordecai Richler. Toronto: Penguin Canada, 2009.

*Les images sont une gracieuseté des Archives nationales du Congrès juif canadien, Comité des charités et de Bibliothèque et Archives Canada.

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